"Mon enfant de 3 ans se masturbe dans son lit, est ce que c'est bizarre ?"

Il arrive que nous suprenions notre enfant dans des situations délicates et la masturbation en fait partie. Nous pouvons voir cette pratique d'un mauvais oeil pour plusieurs raisons : un discours culpabilisant de nos parents quand nous étions jeunes, des principes religieux stricts, la peur du regard des autres, et bien d'autres choses encore insconcientes.

Un enfant de maternelle qui se caresse dans son lit est une chose banale. Au premier abord cela parait embarassant, voir choquant pour nous car nous avons une interprétation d'adulte de la chose, néanmoins pour les enfants cela fait partie de la découverte du corps. Ce n'est pas un acte sexuel comme on l'entendrait, mais plutôt un moyen de s'apaiser.

Certains enfants se tripottent les cheveux, frottent leur doudou sur le visage ou sucent leur pouce, il arrive que d'autres se caressent car ce sont des habitudes qui font partie du processus d'endormissement. Ces habitudes se produisent généralement entre 2 et 5 ans et repartent avec le temps.

Il arrive que notre enfant ait pris le reflexe de le faire en public à des moments inopportuns, par exemple sur le canapé avec d'autres personnes autour, à table quand le temps est long, dans le bain, etc. Nous pouvons lui expliquer que nous préférons qu'il le fasse uniquement dans son lit au moment du couché ou de la sieste. Il n'est pas nécessaire de lui dire que "c'est sale" ou qu'il devrait "se cacher". Certes nous sommes gênés mais pas lui, inutile de le faire culpabiliser ou de lui faire honte.

Les signes qui prouvent que nous n'avons pas à nous inquiéter : il ne pratique que lorsqu'il est fatigué, cela ne dure que quelques secondes ou minutes, il est apaisé.

Attention, un enfant qui abuserait de la masturbation pourrait être le facteur d'un traumatisme antérieur. S'il le fait de façon abusive, violente, jusqu'à l'irritation ou le saignement de ces parties intimes, s'il cherche à introduire des objets dans ses orifices, s'il veut le faire à d'autres personnes (frère, soeur, camarade), il est important d'en parler à un professionnel dès que possible qui saura conseiller la famille au mieux.

Amandine Colomer, conseillère familiale