"Mon fils de 4 ans ne me raconte pas sa journée, on dirait qu'il ne fait jamais rien"

Imaginons une sortie d'école classique, nous allons récupérer notre enfant en classe ou en accueil périscolaire. Sur le chemin du retour nous discutons avec lui : "Alors comment s'est passé ta journée ? Raconte moi", en réponse notre enfant regarde ses pieds, ou grogne, et dit "Rien, j'ai pas fait le tobbogan".

Cette scène surréaliste, beaucoup de parents la vivent au quotidien et s'en retrouvent déconcertés. On commence à se faire des reflexions sur ce qu'il se passe réellement dans cette école. La maitresse leur apprend des choses ? Pourquoi je paye un accueil périscolaire qui ne fait pas d'activité ? Mon fils n'a pas d'amis ? A t'il été puni toute la journée ?

Heureusement la réalité est plus simple : à 4 ans notre enfant a encore du mal à se souvenir de ses expériences dans un ordre chronologique. Il est incapable de décrire sa journée du matin jusqu'au soir comme nous pourrions le faire facilement. Lorsque nous lui posons une question aussi large comme "Qu'as tu fait aujourd'hui ?", cela amène beaucoup de situations différentes qu'il a abordé dans la journée et il ne sait pas tellement sur quoi mettre l'accent, à part peut-être sa dernière frustration du tobbogan.

Comment l'aider à nous décrire sa journée ?

En posant des questions un peu plus ciblées, on arrive à lui faire découper les moments et ça devient plus facile pour lui de les décrire.

Par exemples : "Qu'est ce que tu as mangé ce midi, il y a des choses que tu as aimé ou détesté dans ton assiette ?", "Vous avez travaillé sur quoi avec la maitresse ? Vous avez utilisé la peinture ou les ciseaux ?", "Qui est ton animateur préféré ? Tu as fait un jeu avec lui ?".

Avec ce genre de phrases notre enfant aura plus de facilité à se confier, il se souviendra spontannément des moments importants de sa journée et les partagera avec ses parents.

A surveiller : si notre enfant rentre de mauvaise humeur tous les soirs, s'il se braque complétement lorsqu'on lui pose des questions ciblées, ou qu'il parait triste à l'idée d'y retourner.. C'est peut-être le signe qu'il existe un mal-être provenant de l'école. Un camarade qui l'embête régulièrement, une maitresse qui se fâche trop, ou simplement le fait qu'il a perdu ses affaires et qu'il a peur de nous le dire. Ce genre de réaction nous amènera à en parler aux professionnels de la structure scolaire pour éclaircir un éventuel problème sous-jaccent.

Amandine Colomer, conseillère familiale