"Nous avons vécu le décès d'un proche, comment l'expliquer à mon enfant de 7 ans ?"
- Amandine Colomer

- 14 août 2022
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 déc. 2024

La perte d'un proche engendre parfois des réactions multiples : tristesse, colère, déni, accablement. Il est difficile de garder son rôle protecteur de parent lorsqu'on jongle soi-même avec ses propres émotions. Si la nouvelle d'un décès est une épreuve, elle devient vite une situation éprouvante lorsqu'on a la responsabilité de l'annoncer à son enfant. Nous sommes à la fois attristé par le décès et préoccupé par la réaction que son enfant peut avoir.
Pour lui faire appréhender le décès avec douceur, on essaye de graduer la nouvelle. On apporte un contexte : "Il y a eu un accident, les pompiers m'ont dit que.., le médecin a dit que c'était grave.., le coeur s'est arrêté". Dans ce contexte, l'enfant comprend qu'il y a eu un cheminement, le décès parait moins brutal.
Il se pourrait qu'il nous en veuille si on ne lui donne suffisement pas de détail sur le déroulement. Il se demanderait pourquoi personne n'a essayé de sauver le proche.
Lorsqu'on raconte une histoire, l'enfant visualise tout ce que que nous disons, il est donc plus approprié de ne pas détailler les éléments trop durs. Nous ne disons pas "il était recouvert de sang", mais plutôt "quand nous l'avons trouvé nous nous sommes inquiété". De cette façon on met essentiellement l'accent sur ce qui est mis en place autour.
Si on ne se sent réellement pas prêt à lui expliquer nous-même, inutile de culpabiliser, un proche serait peut-être en mesure de le faire.
Le processus de deuil est long et prend différentes formes selon les personnes touchées. Pour aider son enfant à accueillir sa tristesse, on pourrait d'abord faire preuve d'écoute concernant nos propres émotions : prendre le temps de les accueillir et de les exprimer sans culpabiliser. Un enfant même très jeune, est en capacité de comprendre quand on lui dit qu'une personne est triste à cause d'une raison précise. On pourrait clairement lui dire les choses : "pour le moment je me sens triste et j'ai besoin de passer du temps à me reposer".
Ensuite on est plus enclin à recevoir ses émotions à lui, en lui demandant s'il ressent de la peine aussi. Et si c'était l'occasion de se soutenir ensemble dans cette épreuve ?
Notre enfant ne va pas forcément montrer spontannément qu'il est affecté, il peut souffrir de petits coups de blues même longtemps après la nouvelle. N'oublions pas de lui rappeler que nous sommes là pour le soutenir à tout moment.
Les préparatifs des funérailles lui permettent de participer au processus de deuil en faisant par exemple des dessins, un bouquet, en écrivant un mot aux proches du défunt, cela lui permet aussi de s'approprier la nouvelle à son niveau.
Après les funérailles, on continue à parler du défunt pour ne pas en faire un tabou. Cela risquerait de créer un secret de famille qui pèserait sur nous et nos proches.
Si on a besoin d'être accompagné, sollicité, rassuré, on exprime clairement nos besoins à nos proches. On leur demande clairement les choses, comme venir passer quelques jours à la maison, être au téléphone régulièrement, etre soulagé des obligatoires durant un temps.
En restant honnête avec nos émotions, nous sommes un soutien primordial pour notre enfant.
Amandine Colomer, conseillère familiale



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